« … les subventions ne servent à rien »

« Lorsqu’on n’a pas d’argent, les subventions ne servent à rien »

Nous sommes arrivées dans nos nouveaux locaux à la SMARTCITY Campus à Rambouillet le 1er février 2020, voilà bientôt un an … Incroyable comme le temps file à toute vitesse.

Comme tout le monde sait, le corona et le premier confinement nous ont bien vite mis à l’épreuve. Malgré tous les discours de part et d’autre, les décisions judicieuses ou pas, les mesures pertinentes ou un peu moins, nous avons tous dû faire face à cette vague qui déferle encore et emporte bien des projets, des collaborations, des commandes et des rêves sur son passage.

Comme bon nombre d’entre vous, nous sommes une très petite entreprise qui est née un petit mois et demi avant le confinement, par conséquent … Pas de chiffre d’affaires de l’année précédente justifiant d’une baisse importante ou d’une inactivité et de ce fait pas d’aides de l’état. Bon Ok, nous ne sommes pas les seules, nous avons réussi à « tirer notre épingle du jeu » lors du premier confinement nous avons lancé une production artisanale de masques « à 4 mains », nous avons pu modestement aider quelques personnes mais aussi générer des revenus pour payer nos charges et rémunérer l’une d’entre nous qui en avait le plus besoin.

Notre énergie débordante nous a poussé à candidater au budget participatif ; nous avons travaillé sur la constitution de ce dossier pendant des jours et des jours, il manquait une pièce, puis une autre, puis ce n’était pas la bonne rubrique, puis … bref, il en faut du courage et du temps (qui manque cruellement) pour se lancer dans des démarches de demande de subventions. Soit, nous avons fini par le constituer ce « fameux dossier » puis après deux ou trois mois d’étude de la part de la région une réponse POSITIVE …

Waouhhh c’est génial !

Quelle n’a pas été notre déception à la lecture de l’accord de cette subvention :

Nous avions demandé 30.000 € … 20.000 ont été retenus. Les fournitures, l’aide à l’emploi ou aux salaires, … ne sont pas pris en charge, bon, … Sur ces 20.000 € retenus en tant que besoin pour l’entreprise : achat de matériel, parc « machines » etc … 50% du budget demandé devait en théorie nous être alloué ; pour une raison que l’on ignore, 30 % seulement de ce budget sera retenu, soit une « subvention » de 6800 €, toujours « bonne à prendre » la subvention, mais la petite histoire n’est pas terminée. Il faut savoir qu’une subvention de la région est débloquée sur facture uniquement, autrement dit vous devez avancer 20.000 € pour vous voir rembourser 6800 €. En conclusion lorsqu’on n’a pas d’argent, les subventions ne servent à rien. Bon, nous avons laissé tomber l’idée de « décrocher » une subvention.

La rentrée de septembre arrive, nous sommes plus motivées que jamais, l’état a envie d’aider les jeunes et nous aussi, ce monde est tellement fou en ce moment qu‘il faut être solidaires les uns des autres. La promesse est faite, la prime de l’état est doublée cette année pour les alternants et pour inciter les entreprises à embaucher ; il est certain que si nous avions une alternante en gestion commerciale cela nous permettrait de dégager du temps pour la production et ainsi d’augmenter nos ventes et par conséquent notre CA. Qu’à cela ne tienne, nous rencontrons une jeune fille formidable, plus que jamais motivée par notre concept et nos projections futures, nous signons le contrat en début d’été pour une embauche en septembre ; à ce jour, et malgré une relance par mois, nous sommes en février, l’aide pour notre alternante ne nous a toujours pas été versée.

Plusieurs élèves dans sa classe se sont fait licencier des entreprises à cause de cette négligence. Mais voilà que le chèque numérique proposé aux entreprises d’un montant de 1500 € voit le jour sur les réseaux, une aubaine ! nous devons absolument nous réinventer, et ce pour subsister, … Entre les différents confinements, couvre feux et autres restrictions, notre dernière carte à jouer, travailler notre boutique en ligne et dynamiser notre site internet en adéquation avec les différents réseaux sociaux. Nous demandons un devis, il nous en coûtera 3000 €, c’est notre chance si on nous finance la moitié … Mais est-ce certain que nous serons remboursées de cet investissement de 3000 € si toutefois nous décidions de nous « saigner » pour conserver une chance de poursuivre notre activité ?

Bein évidemment que NON, rien n’est certain nous dit-on ! Il faut d’abord que nous étudions votre dossier et sa faisabilité, cela prend deux mois environ et puis, quoi qu’il en soit si toutefois cette aide vous est accordée il faut faire l’avance des frais et vous serez remboursées SUR FACTURE. Voilà parmi tant d’autres l’exemple de notre petite entreprise qui continue tant bien que mal à poursuivre sa route, mais pour combien de temps ? Sans aide ni soutien nous ne pourrons pas continuer longtemps, nous commençons à nous essouffler alors que TOUT LE MONDE croit FORT comme nous à notre concept et à son développement, mais qu’en parallèle personne ne prend conscience que seules nous ne pourrons pas développer notre entreprise.

Beaucoup de mesures ont été prises, beaucoup d’argent a été débloqué, le problème réside dans le fait que toutes les administrations ne « jouent pas le jeu », certaines sont injoignables, d’autres vous disent qu’elles s’occupent de votre dossier depuis des mois alors qu’au final rien ne se fait. Toutes ces conclusions restent préoccupantes et alarmantes.

Peut être faut-il frapper en plus haut lieu à d’autres portes ? Il faut être passionnées comme nous le sommes pour poursuivre l’aventure … Mais jusqu’à quand ?

Loudenella et Citial LES ENCHANTEUSES

Lien 1 : www.lesenchanteuses.com Lien 2 : www.smartcitycampus.fr Crédit photo : Oso Olivier Sochard